En France, les cartes à gratter, plus connues encore sous le nom de jeux de grattage, séduisent, chaque année, des millions de joueurs. Avec les loteries, on les trouve même dans le peloton de tête des jeux de hasard qui séduisent le plus les français. En plus d’être assez bon marché, il est vrai que ces jeux sont, à la fois, simple et amusant. Pas besoin de se compliquer la vie. Il suffit d’une petite pièce ou d’un ongle pour gratter les zones masquées et savoir si l’on a gagné. L’émotion monte, en général, au moment de découvrir la dernière zone de la carte. On sait alors si l’on a tiré le gros lot ou même empocher de quoi se payer quelques autres tickets. Nombreux sont, d’ailleurs, les joueurs qui remettent en jeu, dans la foulée, leurs plus petits gains. Le principe est alors un peu celui des tours gratuits qu’offrent de nombreuses machines à sous : une façon de prolonger le plaisir avec la même mise de départ.


Aparté définition : la carte à gratter dans le domaine artistique

Dans le domaine des arts, on connaissait déjà certaines cartes à gratter depuis l’antiquité mais ce n’était pas tout à fait la même chose que les cartes dont nous parlons ici. Dans ces cas là, l’opération consistait à préparer une surface spéciale. Puis, à l’aide d’un outil, on grattait cette surface pour figurer ou dessiner un motif, une forme, un paysage, etc. Pour ces cartes à gratter, il n’était alors pas question de jeux ou de lots mais d’une forme de gravure.


L’histoire de la carte à gratter

A l’inverse de nombreux autres jeux de hasard ou d’argent modernes, les cartes à gratter et les jeux de grattage sont d’origine relativement récente. L’histoire de la roulette, du poker, ou de nombreux autres jeux de cartes se perd sans les siècles passés, la fin du 18ème et même plutôt le 19ème siècle. Les premiers casinos datent aussi de cette période. Quant aux loteries, la fameuse loterie royale était connue, en France dès le milieu du 18ème siècle (voir le site de la Bibliothèque Nationale de France à ce sujet) mais, dans leurs principes, elles sont plus vieilles encore. Bien avant les premières grandes loteries officielles et même avant roues de loterie, il suffisait d’un récipient ou d’un chapeau pour effectuer le tirage au sort. Aussi, bien malin qui pourrait dater précisément le premier jeu de tirage mutualisé inventé par les hommes. A contrario, pour que la carte-à-gratter existe, il fallut en inventer le procédé. Or cela ne fut fait que relativement récemment.

John Koza : l’inventeur du jeu de grattage

Concernant le jeu de grattage, l’invention de la carte à gratter et de son procédé remonte aux débuts des années 70’s. C’est en 1972 plus exactement que John Koza, ingénieur américain fraîchement doté d’un doctorat en Sciences informatiques, se retrouva sans ressources et avec tout son avenir devant lui. Par le passé, il avait travaillé pour une société qui imprimait de petites cartes à l’attention des commerces de détail. Ces jeux de promotion fonctionnaient sur un principe assez semblable à la loterie ou au bingo. Ils permettaient de gagner des prix divers allant des produits, lots à même un peu d’argent. Koza avait assisté la compagnie dans l’optimisation des modes de distribution des cartes et la répartition des prix. En bref, il avait mis à contribution sa science pour améliorer les jeux et contenter les joueurs. Or, et c’est important pour la suite de l’histoire, il se trouve que certaines de ces cartes de jeux contenaient déjà un revêtement qu’il fallait enlever pour découvrir le prix qu’on avait pu gagner.

Idée de génie et success story

Koza eu alors l’idée de créer un jeux de grattage qui reprendrait le principe de ces cartes de promotion en permettant au joueur de savoir, instantanément, s’il avait gagné. En fait de prix ou de lots, il était clair pour lui que l’enjeu devrait être monétaire tout comme les grandes loteries qu’on trouvait alors aux Etats-Unis. Combiner le succès de la carte promotionnelle (gain instantané, surface à découvrir) en l’associant au principe rémunérateur de la loterie et sa large clientèle acquise, l’idée était, à la fois, novatrice et géniale : la carte à gratter étaient nés sur le papier. Il restait à la mettre en oeuvre concrètement. Cela ne tarda pas. Koza s’associa avec Dan W Bower, un ancien collègue de la compagnie de cartes de jeux promotionnelles, spécialisé dans la distribution. Début 1973, la société Scientific Games Corporation voyait le jour avec, devant elle, un brillant avenir. Koza et son associé eurent à faire face à quelques déboires avec les lois fédérales mais devant le succès de leur formule en Géorgie, d’autres états leur passèrent bientôt commande. Trois ans plus tard, en 76, la société engrangeait déjà un chiffre d’Affaires annuel dépassant les 15 millions de dollars. Elle eut tôt fait d’être rachetée par un géant du secteur, faisant de ses deux fondateurs d’heureux millionnaires. Aujourd’hui, après avoir touché un peu à tout, y compris à la politique, John Koza (photo) s’est reconverti dans l’Intelligence Artificielle et la Programmation génétique (Genetic Programming) . Quant à Dan Bower, il est décédé en 2016 à l’âge de 84 ans.

Années 80 : les jeux de grattage à la française

L’explosion des cartes à gratter avec la Française des jeux

Dans les années qui suivirent, le succès de la formule et de sa petite couche de silicone opaque à gratter ne se démentit pas aux Etats-Unis. Mieux même, il s’installa. Toujours à l’affût de nouvelles idées, La Française des Jeux finit par l’importer sur le territoire. Nous sommes alors dans le milieu des années 80. Un peu moins de quarante ans plus tard, des dizaines de jeux de grattage on été créés en France, des millions de cartes-à-gratter ont été vendus !

Aujourd’hui, dans tous les points de vente agréés Française des Jeux, on trouve des cartes à gratter sur tous les thèmes : les vikings, les samouraïs, les robots, les super héros, le bling bling, le patrimoine, les jeux de cartes, les machines à sous et les jackpots, l’astrologie, etc, etc… C’est la marque Illiko qui a en charge leur création et leur distribution. Les tickets s’achètent, en général, pour des sommes modiques. Les prix à gagner vont, quant à eux, de quelques euros à quelques centaines d’euros, voire plusieurs dizaines de milliers d’euros. On comprend que la recette séduise de nombreux joueurs. Côté distribution, les cartes à gratter sont toujours placées avantageusement à côté des caisses, dans les commerces et au moment de payer, le joueur peut ajouter à ses emplettes, un ou deux jeux de grattage pour tenter sa chance. Avec le grand déferlement du web, la FDJ n’a bien sûr guère attendu pour mettre en place sa large offre de vente de jeux de grattage en ligne sur son site officiel.

Jeux promotionnels & cartes à gratter virtuelles

En France, si les jeux de grattage proposés par la FDJ tiennent le haut du pavé, ils ne sont pas les seuls à attirer les joueurs. Le principe du grattage s’est en effet étendu, depuis longtemps, à d’autres jeux et même d’autres acteurs. On retrouve ainsi les cartes à gratter dans de nombreux jeux promotionnels ou jeux-concours créés par des marques. Ces jeux commerciaux permettent ainsi de gagner des lots, des produits ou des réductions : « grattez pour 30% de réduction », « grattez pour gagner un séjour à Ibiza », « grattez pour gagner une pack de canettes gratuit lors de votre prochain achat ». On gratte à tout propos et on ne s’en lasse pas surtout quand il s’agit de gagner quelque chose. Le principe est indémodable et, à voir son succès, il a encore de beaux jours devant lui.

Concernant la présence de ces jeux de grattage sur le web, il y en a de plusieurs types. Dans certains cas, l’achat ou la participation se font sur internet mais le ticket reste réel et est adressé à l’acheteur. Dans d’autres cas, des techniques permettent de passer de la carte à gratter papier à la carte à gratter virtuelle et sur écran. Le ticket est alors acheté, joué et consommé en ligne. Des sociétés comme Drimify proposent, par exemple, des kits pour les marques ou entreprises désireuses d’organiser leurs propres jeux-concours avec ce type de cartes à gratter virtuelles.

Gare toutefois à la loi dans ce domaine ! Si les technologies permettent bien des choses, le législateur veille. Que de vrais gains soient en jeu et les organisateurs ou promoteurs s’exposeront alors aux sanctions les plus sévères. La loi française tolère, en effet, les jeux de hasard qui délivrent des lots, des prix, des cadeaux, sous réserve qu’ils ne puissent être échangés contre des points monnayables. A fortiori et qu’il soit sous forme de cartes à gratter ou sous toute autre forme, les jeux de hasard qui payent en argent véritable restent totalement prohibés sur le territoire. Ils sont réservés, pour l’instant, à l’Etat et à la FdJ. D’autres établissements peuvent aussi être agrées tels que les établissements de casino ou encore des sites de poker ou de paris en ligne. En général, les sociétés qui sont à leur tête sont choisies suivant des critères de probité et d’opération très précis. Tout entreprise sortant du cadre se met d’office hors la loi.

Les jeux de grattage dans les casinos en ligne

Dans le domaine général des jeux d’argent, on trouve même, désormais, des cartes à gratter virtuelles dans certains casinos en ligne. Ce n’est pas surprenant. Encore une fois, le principe des jeux de grattage est très populaire dans le monde et de nombreux joueurs le connaissent et l’apprécient désormais. Par ailleurs, il n’est pas si différent, dans ses grandes lignes, d’une machine à sous, même si les rouleaux ne tournent pas devant le joueur.

« Scratch cards » & petits jeux interlude

Dans l’offre des casinos en ligne, les cartes à gratter (appelées en anglais Scratch Cards) sont souvent utilisées pour proposer aux joueurs de petits jeux interlude. Ceux-ci permettent éventuellement de gagner des bonus de dépôt ou des jetons gratuits. L’exemple ci-dessous (tiré d’un Application Androïd) permet ainsi de gagner des points ou des crédits virtuels qu’on pourra ensuite utiliser dans les machines à sous ou autres jeux proposés par le casino. En dessous encore, on trouve un autre exemple de petit jeu de grattage, en provenance d’un autre casino virtuel. Il est basé sur des fruits à découvrir. Comme on le voit sur la table de reversements présente sur les images, cette fois-ci, le joueur peut amasser des gains variables rétribués en numéraire.

« Scratch Card » de casinos virtuels sur Androïd et Jeux de grattage « interlude » avec gains

Les hybrides : entre jeux de grattage et machine à sous

Pour clore sur le sujet des jeux de grattage, on trouve encore, dans les casinos virtuels, des jeux totalement hybrides. Ces derniers se situent entre les cartes à gratter et les machines à sous. On pourra citer, par exemple, le jeu Scratch Ahoy. Ce jeux de casino mélange grattage avec bonus et jackpot, façon machine à rouleaux, sur fond d’univers de pirates. Sur le même principe, la machine Justice Machine Scratch propose, cette fois, au joueur une plongée dans l’univers des justiciers et des super héros. Comme tous ces titres sont destinés au marché internet et virtuel, il tirent un grand avantage des technologies avancées de programmation et de graphisme. Ainsi, ils proposent des animations et des fonctionnalités que, bien sûr, une carte à gratter traditionnelle ne proposera pas. Si le sujet vous intéresse, vous pourrez trouver d’autres exemples de jeux de grattage sur ce site de comparateur de casinos en ligne. Il en propose de nombreux comme Monster scratch, Scratcherz ou encore Scratchy beat. Au regard de ce que nous mentionnions plus haut, précisons que tous leurs jeux en démonstration sont totalement gratuits.

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